Jean de La Ville de Mirmont Ce jeune homme éternel

 

Jean de La Ville de Mirmont Ce jeune homme éternel

Label de la mission du centenaire 1914 1918

 

Jean

 Publié le 03/02/2013 à 06h00

 

Jean de La Ville de Mirmont a inspiré deux ou trois essais, plusieurs préfaces, quatre mélodies à Fauré, une à Julien Clerc, mais nulle biographie. (Photo dr)

Jean-Marie Planes auteur de l'article de sud ouest du 3 fEVRIER 2013

«Les poètes n'ont pas de biographie, leur œuvre est leur biographie », écrivait Octavio Paz à propos de Fernando Pessoa, qui doutait de la réalité de ce monde et dont le patronyme signifie, en portugais, « personne ». Jean de La Ville de Mirmont a inspiré deux ou trois essais, plusieurs préfaces, quatre mélodies à Fauré, une à Julien Clerc, mais nulle biographie. Il n'y a pas à s'en étonner.

L'enfance bordelaise ? Dans le seul texte publié de son vivant, un roman, « Les Dimanches de Jean Dézert », l'écrivain dit de son héros (antihéros s'il en fut) : « Il a plu des escarbilles sur son enfance bornée par un horizon de cyprès. » La mère de Jean de La Ville, aimante et possessive, évoque, dans le livre qu'elle consacra à son fils, un garçon rêveur et ombrageux, arpentant, fasciné, le quai des Chartrons, ou bien enfermé dans sa chambre pour chanter, en ses premiers vers, « le jour des chaudes colonies ».

Après des études de droit et de lettres, un mémoire sur Montaigne dirigé par le savant Fortunat Strowski, Jean fait son service militaire et, parce que Santé navale n'a pas voulu de sa myopie, part, en novembre 1908, pour la capitale.

Avec Mauriac

L'épisode parisien est peut-être, pour l'hypothétique biographe, un peu plus riche en matériau. Jean retrouve Mauriac, croisé à la faculté et qui, la gloire venue, ne cessera de célébrer le compatriote disparu, d'envier l'ami irremplaçable qui a su, lui, demeurer « ce jeune homme éternel », de se remémorer leurs conversations, leurs promenades dans Paris, leurs virées vers des établissements nocturnes vaguement interlopes.

Jean, qui habite un rez-de-chaussée dans l'île Saint-Louis d'où il voit passer les chalands, est fonctionnaire à la préfecture de la Seine, chargé d'assister des vieillards dont « la seule distraction est la migraine ». C'est de cette terne expérience que naîtra « Jean Dézert », un récit ironique, nu, âpre, désenchanté, bien éloigné des rêveries de partance, adolescentes et baudelairiennes, superbement enfiévrées, de cet « Horizon chimérique » que la postérité retiendra.

Viennent ensuite la guerre et ses atrocités, qui font toute littérature infirme, le Chemin des Dames, la mort héroïque, en novembre 1914, à 28 ans.

Louis, la vénération amicale

L'habileté de Jérôme Garcin est évidemment, disposant d'éléments nobles mais pauvres, d'avoir, esquivant le piège biographique et hagiographique, choisi la fiction. À un Jean de La Ville qui tue son perroquet ou précipite sa maîtresse par la fenêtre (rez-de-chaussée…), au sergent que surexcite la perspective de saigner un « cochon de Boche », il invente un ami, comme lui poète, appartenant comme lui à la 12e compagnie du 57e régiment d'infanterie. Louis est là lorsque Jean refuse la relève, lorsque s'abat l'obus, quand l'on dégage de la terre pierreuse, comme à Pompéi, un homme debout, baïonnette au canon, penché en avant dans la position du combattant qui bondit à l'assaut. Il est là, à l'infirmerie, lorsque l'enfant éternel meurt en murmurant deux fois « maman ».

Alors ce Louis, épargné, va sacrifier sa vie. Il va la vouer tout entière à la vénération amicale. Il va réunir poèmes et contes (un des mérites du livre est d'attirer l'attention sur ces nouvelles pleines de fantaisie ou de gravité, « City of Benares », « Le Piano droit », « Mon ami le prophète »…), il va rencontrer (pages infiniment savoureuses) Mauriac, le vieux Fauré ou l'éditeur Bernard Grasset. Renonçant aussi bien à sa carrière qu'à l'amour, il s'efface jusqu'à constater avec lucidité mais sans amertume : « Je n'ai pas mesuré combien, en le ressuscitant, je me condamnais. Car on ne construit jamais une existence sur la tombe d'un mort. »

« Louis est là lorsque Jean refuse la relève, lorsque s'abat l'obus… Il est là lorsque Jean meurt en murmurant deux fois maman »

http://www.sudouest.fr/2013/02/03/ce-jeune-homme-eternel-955041-628.php

Drapeau 1

 

Jean

 Je suis né dans un port et depuis mon enfance
J'ai vu passer par là des pays bien divers
Attentif à la brise et toujours en partance
Mon cœur n'a jamais pris le chemin de la mer...

 
Bonjour,
Je reviens donc de ce port de  Bordeaux dont parlait si bien Jean de la Ville de Mirmont, l'ami de François Mauriac.  J’ai passé un moment fort en émotion dans le petit cimetière protestant de la rue Judaïque où,  après bien des recherches, j’ai fini par retrouver l’endroit où était inhumé ce sergent-écrivain, tué à Verneuil dans l’Aisne alors qu’il combattait avec le  57ème régiment d’infanterie (cher à notre ami Bernard Labarbe que je remercie pour son montage photo).  Son corps fut exhumé puis rapatrié par sa famille en 1920. Voilà donc la tombe où est inhumé Jean ; plus pour longtemps hélas, puisque la concession familiale va faire l’objet d’une procédure de reprise. Il était plus que temps d’immortaliser le lieu où repose le poète qui est donc appelé à définitivement disparaître . Triste époque…  Heureusement sa mémoire elle, survivra, grâce à ses écrits magnifiques.

http://pages14-18.mesdiscussions.net/pages1418/Pages-memoire-necropoles-MPLF-MDH/Necropoles-et-sepulures/retrouvee-sergent-mirmont-sujet_1536_1.htm

Demirmont

La sépulture à Bordeaux

Jean

 

Ecouter le poème Horizon chimérique chanté par Julien Clerc 

Cover art

Roue 1

http://www.youtube.com/watch?v=CI5KlxC0HdU

Jean de la Ville de Mirmont

0 a cocarde tricolore france

Jean de la Ville de Mirmont mourut dans les tranchées en 1914. Il n'avait que 28 ans. Son "L'horizon Chimérique" fut publié après sa mort en 1920 et inspira le compositeur classique Gabriel Fauré. Pourtant près de 60 ans plus tard, c'est le chansonnier Julien Clerc, qui nous fait découvrir la poésie de ce jeune auteur à travers l'album "Si j'étais elle". Dans le dernier poème de L'Horizon Chimérique, la mer est le chant du poète, les vagues sont des berceuses et l'espoir et l'amour et l'amitié lointains, des horizons vagues et sans fin. Un ami m'a parlé de cette chanson de Julien Clerc et m'a fait découvrir Jean de la Ville de Mirmont.

 

Vidéo ajoutée le 8 Décembre 2020

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