1998 Annette et André 25 ans de mariage

 

Annette et André fêtent leurs 25 ans de mariage

22 Août 1998

 

 

 

PERVENCHES

 

25^éme Anniversaire de mariage de Nénette et André

 

 A ANNETTE et ANDRE

Tous les ans, à Tesson, vers le 15 mars , sur le petit chemin qui conduit aux marais, le même miracle réapparait.Au milieu d’une herbe d’un vert endurci par l’hiver finissant elles sont là au rendez-vous du printemps.Leur claire couleur d’un bleu diaphane est un défi au temps qui passe.Depuis combien de temps sont-t-elles là à coté des ronds de violettes qui les entourent ?Les sabots des chevaux et les roues ferrées des grandes charettes chargées de rouches les ont pourtant mille fois meurtries chaque été depuis des siècles Piétinées par les mulets chargés de fagots rapportés du Prémarta,couchées par les roues en fer des charrues qui revenaient du Coura,elles ont traversé les années pour nous apporter chaque printemps un message d’éternité. Voilà ce à quoi je pense en ce jour où nous fêtons vos vingt-cinq ans de mariage près de ces buis centenaires qui ont été les témoins d’autres moments heureux de femmes et d’hommes qui sont nos racines,notre sève et qui font notre force.En ce chaud mois d’août de cette année 1998 les fleurs bleues des petites pervenches de mars sont passées mais elles seront là au printemps prochain,c’est sûr.

 

Je suis passé tout à l’heure en calèche sur ce chemin.Dans la calèche il y avait Gisela,Isabelle,Juliette et votre cousin de Paris. Isabelle et Juliette ne se sont pas doutées que dans cette chaleur de l’été 1998 je les voyais marcher au milieu de tous ceux qui ont peiné,de tous ceux qui ont marché,de tous ceux qui ont aimé sur ce chemin à deux pas des pervenches.En Juin j’ai raconté à Olivier l’histoire de chaque arbre de ce chemin. Je lui ai montré le noyer planté par papa et ceux plantés par tonton Yvon Je lui ai montré les endroits où maman venait cueillir des mûres en été.

 

Le long cortège des générations continue sa marche et comment ne pas y penser en ce beau jour du mois d’août où vous nous avez réunis si nombreux à Tesson.

 

Les anniversaires sont un peu comme les bornes au bord d’un chemin .Ils sont les moments qui jalonnent une vie.Le temps qui passe et que l’on marque. Le temps qui fuit et qui soudain s’arrête comme aujourd’hui. Oui,en ce jour où nous sommes tous près de vous,le temps s’est arrêté et je me suis mis à rêver.Je vous revois en 1971 à la gare de La Rochelle venant me chercher au train Je me souviens de vos fiancailles en Octobre 1972 et d’une photo près du lilas du petit jardin.Vous rappelez vous Emmanuelle et Marion mangeant les cerises de Juin à même la branche. C’était il y a cinq ans déjà.Je vous revois en 1973 à la sortie de l’église à la saison où les sous bois sont remplis de senteurs de muguet.Je me rappelle aussi une photo de ce jour là près des petits arbres plantés par papa et qui sont si hauts aujourd’hui. Vous souvenez-vous de tous ces abricots que nous avons mangés à Prades au mois d’Août 1992 ? Je vous vois aux printemps des années 80 avec Emmanuelle au milieu des immenses lits de petites marguerites blanches devant la maison. Je n’oublie pas les moments passés ensemble près des lilas d’Avril et des jonquilles de Mars. Et puis je vous ai vu ensemble tout à l’heure près des roses trémières qui sont si belles cette année et .je me suis demandé pourquoi il m’a fallu si longtemps pour comprendre que le bonheur n’était pas ailleurs que dans un regard et pas ailleurs que dans un lit de pervenches qui refleurit chaque printemps.

 

 Claude

Tesson-le 22 Août 1998