Pierre Moinet 1888-1982

De 1920 date de son installation à Virson jusqu'à 1959 date du partage de ses biens entre ses trois enfants ,notre grand père Pierre s'est consacré exclusivement à la gestion de ses terres.Il lisait beaucoup.Vers 1935 Jeanine sa petite nièce lui apportait des livres de la bibilothèque de l'école de Virson.Puis plus tard ,il allait choisir ses livres dans les caisses en bois apportées à l'école par le camion du Bibliobus.Cette distribution était gérée par l'institutrice Mademoiselle Bonniot.Il organisait les vendanges de ses deux vignes à Chaumeau et à Bel Air.Il soutirait le vin,le filtrait ,le transvasait. Un alambic ambulant qui passait chaque année lui permettait de faire distiller le vin pour fabriquer l'eau de vie avec laquelle il fabriquait du pineau.

Grand père n'a jamais voulu siéger au conseil municipal de Virson.Lorqu'en Janvier 1954 la médaille du mérite social lui fut décernée il n'a pas voulu aller à la mairie assister à la cérémonie.Le maire est venu lui remettre cette médaille à la maison.

Il tenait un agenda de ses dépenses et de ses achats de terres.Un grand livre à la couverture noire est dans le grenier à grains au dessus du chai à vin.

Le partage des terres de grand père Pierre

Agé de 71 ans en 1959, grand père Pierre passait son temps dans la motte à Virson et à la Cure où il cultivait asperges,salades,haricots qui nourissaient toute la famille.

En 1959 grand père Pierre a du payer des droits de succession pour racheter les terres de son beau frère Albert Jacquet qui est décédé accidentellement en Janvier 1958.Albert n'ayant pas de descendants c'est sa soeur Pauline Moinet née Jacquet (épouse de Pierre) qui était la seule héritière. C'est son fils Sylvain qui a hérité des terres de Tesson,lieu où il était né en 1919. Grand père venait souvent nous voir à Tesson où nos parents se sont installés le 10 Octobre 1959.Papa avait quarante ans.

Souvenirs de la maison à Berthonniére

Texte à transférer plus tard sur Chapitre "Notre enfance à Virson et Tesson"

De 1946 à 1953 papa et maman ont habité dans la maison située en face de la maison à la mère Satin.Grand père l'appelait la maison à Berthonnière (nom de la personne de Surgères à qui il avait acheté cette maison).Adélina Moinet a habité cette maison (peut être avec son mari Paul Moinet qui était un oncle à Grand père).Elle avait ses cages à lapin dans un chai contigü à cette maison de deux pièces où nous logions.Ce chai très frais car sans fenêtres est devenu plus tard le chai à vin avec le pressoir.

Dans une étagère du grenier situé au dessus de ce chai il y a le livre noir de grand père et aussi les gros "Tarifs albums de Manufrance" de 1950 à 1960.C'est à partir des dessins de ces catalogues de vente par correspondance que j'ai fait une liste des outils qui me seraient nécessaires pour être menuisier.

Je passais des heures à lire ce catalogue qui arrivait chaque année de Saint-Etienne.Bicyclettes de marque "Hirondelle",pièges à taupes,ratières,abreuvoirs pour les poules,une vraie quincaillerie à domicile...Manufrance éditait aussi un calendrier. Chaque année,grand père commandait quatre calendriers éphémeride à Saint-Etienne.Un pour lui et les trois autres pour chacun de ses trois enfants.En 1952 la photo du calendrier était une famille de lions.Le lion et la lionne étaient affalés dans la brousse avec leurs lionceaux.J'avais peur de cette photo et lorsqu'on se levait le matin, je demandais à Nénette d'aller dans la cuisine tourner le calendrier pour que la photo soit cachée.Nénette, qui avait quatre ans, montait alors dans une chaise et tournait le calendrier...

J'ai retrouvé ces mêmes lions dans le parc de Waza en 1990 ,une vaste savane d'herbes sèches au nord du Cameroun.En roulant sur les bouses des éléphants qui contenaient des épines, nous avons crevé une première fois.Le chauffeur a changé la roue et on est reparti.Une demi heure plus tard, deuxième crevaison et bien sûr pas de deuxième roue de secours...On a donc roulé avec le pneu à plat jusqu'à ce que l'on sente une odeur de caoutchouc brûlé!!! Craignant de mettre le feu à la savane j'ai dit au chauffeur d'arrêter.Le pneu était brûlant et de surcroît c'était la roue la plus proche du réservoir d'essence.... J'ai alors tiré sur le pneu en partie déchiqueté mais impossibe de l'arracher de la jante.Je l'ai alors coupé (en français écharougné...) avec un couteau et une machette.Une bonne demi heure!! On a roulé sur la jante jusqu'à Zina.C'était du sable et le pick-up filait bon train.