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Histoire de la maison de Virson -Pierre Moinet et Pauline Jacquet 1920

 

La maison de Virson

Jean Pierre m’a demandé en Septembre 2013 si je connaissais l’origine de la maison qu’il occupe à Virson. Les recherches que j’ai faites ci-dessous ne racontent  qu’une partie de l’histoire de la maison. Tout ce qui s’est passé avant 1920 reste à trouver. J’ai commencé par relire le document de la donation que Pierre et Pauline Moinet ont effectué le 3 Novembre 1960.

Maison virson mars 2009

Les recherches d’Annette sur la famille Delile à qui cette maison a été achetée en 1920 ont éclairé de nombreux points qui étaient flous jusqu’à ce jour.

3 Novembre 1960

Donation partage

par  Monsieur Moinet et Madame Moinet

à leurs trois enfants.

Etude de Me Coyer Notaire à Aigrefeuille (Chte Mme).

Un numéro figure sur la couverture du document en haut à gauche- N°7026

Document relié remis par Yvon Moinet à ses nièces et neveux vers 1990.


Lot N°3- Page EB 67953

Le troisième lot attribué et abandonné à Madame Foullonneau qui a déclaré l’accepter, avec l’autorisation de son mari.

Valeur vénale de la nue propriété 5000 NF(nouveaux francs)

Texte du verso de la page EB67960

Le numéro 737 de l'article premier et partie du numéro 384 de l'article deuxième du troisième lot (bâtiments et partie de cour) acquis de…

 (la suite du texte est écrite à la main)…. la faillite de Monsieur Delile  entreprise de charronnage, demeurant à Virson aux termes d'un jugement rendu à l'audience des criées du tribunal civil de première instance de Rochefort sur mer le 20 Octobre 1920 ,faisant suite à un cahier des charges dressé par Mr Bellot avoué à Rochefort le 30 Juillet 1914 à la requête de Monsieur Dubois ancien marchand de bois à Aigrefeuille d'Aunis.

Une expédition de ce jugement et du cahier des charges a été publiée au bureau des hypothèques de Rochefort sur mer le 1er Septembre 1921.Référence 1232 à 34.

Le surplus de numéro 384 de l’article deux du troisième lot etc….

 Les parents donateurs et les trois enfants ont signé le 3 Novembre 1960

En la présence réelle de Monsieur François Lafond sellier bourrelier demeurant au bourg de Virson

Et

Monsieur  Omer Panoux  mécanicien demeurant au bourg de Virson

Ce que je déduis de cette lecture :

Les dates clefs

     1-Le cahier des charges a été dressé par Mr Bellot avoué à Rochefort le 30 Juillet 1914 à la requête de Monsieur Dubois ancien marchand de bois à Aigrefeuille d'Aunis.

     2- Un jugement fut rendu à l'audience des criées du tribunal civil de première instance de Rochefort sur mer le 20 Octobre 1920.

     3-Une expédition de ce jugement et du cahier des charges a été publiée au bureau des hypothèques de Rochefort sur mer le 1er Septembre 1921

La requête a été déposée par Mr Dubois la veille du 1er Aout 1914 date de la déclaration de la guerre. Rien ne s’est passé de 1914 à 1920 année où le tribunal a rouvert le dossier en sommeil durant six ans de 1914 à 1920. La vente par Delile a pu avoir lieu après le jugement du 20 Octobre 1920.

Grand père Pierre a été démobilisé au début de l’année 1919 à l’âge de 31 ans (voir livret militaire). Après sept ans d’absence (trois ans à Libourne et quatre années sur le front) il n’avait pas les moyens d’acheter la maison .C’est son beau père Léopold Jacquet qui a donc fait cette acquisition en 1920. Je sais de manière certaine que Léopold Jacquet qui était très bricoleur a beaucoup travaillé pour aménager les écuries, les chais et sans doute aussi la maison.

Papa est né à Tesson le 25 septembre 1919 ce qui laisse supposer que Pierre et Pauline ont habité chez leurs parents Jacquet à Tesson jusqu’en 1920.


 

La maison a été achetée en 1920

L'acte de vente de la maison de Jean Pierre dans le bourg de Virson mentionne qu'elle a été achetée en 1920 à un Monsieur Delile (prénom non mentionné) qui était charron à Virson. La famille Morin de Tesson avait des liens de parenté avec la famille Delille. Annette a retrouvé les origines exactes de cette parenté qui est expliquée ci-après.

Victoire Morin qui est née le 20 Août 1845 à St Christophe était la tante de notre arrière grand-mère Hélène Morin. Victoire a épousé Louis Delile I qui est né à St-Martin de Villeneuve le 25 Janvier 1843. Rappelons que Saint Martin de Villeneuve est l’ancien nom de la commune de La Grève sur le Mignon.

Léopold et Hélène se sont mariés à Saint Christophe le 16 Avril 1895. Hélène avait 20 ans. Louis Delile II (le fils de Louis Delile I était un cousin germain d'Hélène Morin et il  était témoin au mariage de Léopold Jacquet et d’Hélène Morin le 16 Avril 1895. (voir acte de mariage).

 Sur l’acte de mariage de 1895, le métier déclaré de Louis Delile II est celui de charron.

Dans le fond de la motte à Tesson il y a un petit champ qu'on appelait toujours en 1960 le champ à Delile.

Il est donc possible que ces liens de parenté ne soient pas neutres  avec l’achat de la maison de Delile à Virson en 1920. Qui était Louis Delile ? Louis Delile avait 26 ans en 1895 donc né en 1869. Louis Delile est le père d’Henri Delile le charron du Péré de Saint Christophe que nous avons bien connu.

Louis Delile  avait 45 ans en 1914 date à laquelle la maison a fait l’objet d’une saisie immobilière.


 

  Histoire de la maison 1952 2012

 Pierre et Pauline Moinet ont habité cette maison durant 32 ans de 1920 à 1952. La tante Paméla est décédée le 29 octobre 1950 à l’âge de 90 ans. Pamela Mongou épouse de Louis Moinet est née le 18 avril 1860. Notre grand père avait signé un viager avec sa tante Paméla pour la maison et les champs que Louis Moinet et Paméla possédaient vers la Grève et la Fabrique.

C’est Baptiste Prot d’Aigrefeuille qui a fait les travaux dans la maison de la tante Pamela en 1951. Pierre et Pauline l’ont alors occupée et nous avons emménagé dans leur ancienne maison vers 1952. J’étais toujours sur le dos des maçons à les regarder travailler. Baptiste m’avait administré du tabac à priser dans le nez…Je suis parti en pleurant et dix ans après on en parlait encore quand je le voyais. Baptiste Prot était un maçon originaire de la Creuse comme son associé Colin.

Papa a habité cette maison durant 39 ans de 1920 à 1959. Maman, Annette et Claude de 1952 à 1959 soit 7 ans.

Tonton Yvon a habité cette maison durant 30 ans de 1922 à 1952.

Tonton Marcel a habité cette maison durant 24 ans de 1959 à 1983.

Tante Sylvette a habité cette maison durant 21 ans de 1926 à 1947 puis durant 41 ans de 1959 à Mai 2012.Au total environ 62 ans.

Lili a habité cette maison durant 13 ans de 1959 à 1973.

Lili et Régis ont habité ensemble cette maison durant 6 ans de 1967 à 1973.

Les descendants de Pierre et Pauline qui sont nés dans la maison :

Yvon Moinet 31 Juillet 1922

Sylvette Moinet 8 Mars 1926

Claude Moinet 22 Août 1946

Jean Pierre Foullonneau 29 Janvier 1952


 

 Histoire de la maison de 1939 à 1945

 Les bals clandestins

 Avec les parties de football et les jeux de boules en bois les assemblées et les  bals du dimanche étaient les seules distractions de la jeunesse.

Les bals musette étant interdits les jeunes se retrouvaient dans des bals clandestins comme ce fut le cas à Tesson dans « la maison à Gaborit » où nous avons ensuite organisé nos réveillons de Noël à partir de 1962. Maman écrit « Nous sommes allés danser à Tesson »

Il y eut aussi quelques bals organisés dans la salle à manger de la maison de Virson.

 Contrairement à une opinion fort répandue, ce ne sont ni le régime de Vichy ni les autorités allemandes qui ont interdit les bals publics, mais la Troisième République, dès la déclaration de la guerre, le 9 septembre 1939.

http://ventdoc.blogspot.fr/2012/04/bals-clandestins.html

  Evacuation des villages en Octobre 1944

 Après le débarquement des alliés le 6 juin 1944 en Normandie, les troupes allemandes, restées en occupation dans le sud de la France, laissèrent devant les ports abritant leurs bases sous-marines des poches de résistance à défendre jusqu’au dernier homme. (l’une d’entre elles existe encore à La Pallice). Ce fut le cas de la poche de La Rochelle qui ne fut libérée que le 8 mai 1945 à minuit après 8 mois d’une forte résistance.

 Au mois d’octobre 1944 les habitants des 38 communes situées dans le périmètre de la poche de la Rochelle furent priés d’évacuer les villages. Certains habitants ont préféré rester dans leur maison. Ce fut le cas à la Martinière par exemple.

 A Virson les familles Moinet et Bonnin ont quitté Virson et se sont installées dans une ferme à la petite Gore près de St Saturnin du Bois.

 

La petite gore nov 1944 mai 1945

La petite Gore

Raymond Bonnin-Sylvette-Mme Bonnin-Sylvain-Gilles Bonnin. Yvon sur le cheval avec Joël Bonnin

 

Avant de partir Papa et tonton Yvon ont creusé une fosse sous le hangar et y ont caché des bouteilles d’eau de vie. Le sol étant en terre battue, un panneau en bois fut installé sur le trou et fut recouvert d’argile puis de poussière mêlée à des petits morceaux de bois provenant des fagots stockés sous ce hangar.

 Les FFI des maquis de la Vienne et de la Dordogne qui étaient arrivés à Virson après le débarquement du 6 Juin 1944 en  Normandie se sont installés dans ce hangar. Ils y mangeaient et certains tuaient le temps en fabricant des chaises au couteau avec le bois de chauffage stocké sous le hangar. Avec le cheval Kiki Tonton Yvon allait porter la soupe aux FFI qui étaient installés sous le hangar à Tesson. Une mitrailleuse était installée sur le tas de foin.

Les cantonnements de FTP qui étaient basés à Tesson étaient des postes d’observation. Par une brèche située dans le hangar les FTP surveillaient Vérines dont on peut apercevoir le clocher. Un autre poste FTP situé dans les bas fonds en bordure du marais surveillait les mouvements qui se manifestaient aux alentours du Bois de St Christophe.

 Au retour d’évacuation en Mai 1945 les bouteilles d’eau de vie ont été retrouvées dans cette cachette.

 Lors de l’évacuation il n’était pas possible de tout déménager. Armoires, vaisselle, lits sont restés à Virson. Grand mère Pauline racontait qu’elle avait retrouvé des morceaux de son beau service à café dans la cour de la maison à Parenteau (ex maison Caille puis Beaubriaud). Chaque fois qu’on déjeunait dans la salle à manger grand père nous montrait le trou laissé par une balle qui avait traversé le montant de la fenêtre.

 A Puydrouard les armoires ont été défoncées et tous les livres rouges (prix scolaires) de maman et tonton Marcel ont disparu.

source:

 Donation partage par Monsieur Moinet et Madame Moinet à leurs trois enfants.-3 Novembre 1960- Etude de Me Coyer Notaire à Aigrefeuille (Chte Mme).

 Un numéro figure sur la couverture du document en haut à gauche- N°7026

 Remis à Jean Pierre Foullonneau le jeudi 26 Juin 2014 jour du cocktail qui a eu lieu à la médiathèque Michel Crépeau de la Rochelle pour son départ en retraite.

Claude Moinet et Annette Ribes.

Tesson le 21 Juin 2014

Lili Jean Pierre Nénette claude 1962

 Publié sur le blog le vendredi 4 Juillet 2014

 

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